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Tragique assassinat du célèbre cinéaste iranien Dariush Mehrjui et de son épouse à Téhéran

Un crime odieux secoue la communauté cinématographique internationale alors que le réalisateur de renom, Dariush Mehrjui, et son épouse ont été sauvagement assassinés à leur domicile près de Téhéran. Les détails entourant ce double meurtre demeurent obscurs, les autorités n’ayant annoncé aucune arrestation pour le moment.

Dariush Mehrjui, un pilier du cinéma iranien Dariush Mehrjui, âgé de 83 ans, était une figure emblématique du cinéma iranien, ayant contribué à sa reconnaissance à l’échelle internationale en tant que réalisateur, producteur et scénariste au cours de six décennies tumultueuses marquées par la censure pré et post-révolution islamique de 1979. Son film « La vache, » sorti en 1969, est l’un des précurseurs de la Nouvelle Vague iranienne et a été récompensé du prix du jury à la Mostra de Venise en 1971. Sa femme, Vahideh Mohammadifar, âgée de 54 ans, était également une scénariste et scénographe accomplie.

Un crime brutal Le couple a été retrouvé assassiné à leur domicile, victime de coups de couteau au cou, selon Hossein Fazeli-Harikandi, le chef de la justice de la province d’Alborz, à l’ouest de Téhéran. Le réalisateur avait envoyé un message à sa fille, Mona, pour l’inviter à dîner à leur domicile à Karaj, une grande ville située à une quarantaine de kilomètres de la capitale, vers 21 heures. Lorsque Mona est arrivée une heure et demie plus tard, elle a fait la macabre découverte des corps de ses parents.

Les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace d’effraction dans la maison, mais des indices laissent à penser qu’ils pourraient être liés au meurtrier. Le ministre de la Culture, Mohammad-Mehdi Esmaïli, a exprimé le besoin d’éclaircissements concernant les circonstances de cette tragédie.

Un hommage au cinéaste légendaire Dariush Mehrjui, né le 8 décembre 1939 à Téhéran, avait étudié la philosophie aux États-Unis avant de retourner en Iran, où il a lancé une revue littéraire et réalisé son premier film, « Diamant 33, » en 1966, une parodie des films de James Bond. Sa filmographie s’est enrichie de productions sociales et mémorables, notamment « Monsieur le naïf » (1970), « Le Cycle » (1974), « Les Locataires » (1987), et « Hamoun » (1990).

Après la révolution islamique de 1979, Dariush Mehrjui a séjourné en France, réalisant le docu-fiction « Le Voyage au pays de Rimbaud. » En plus de sa carrière cinématographique, il a traduit des œuvres d’écrivains français tels qu’Eugène Ionesco et du philosophe allemand Herbert Marcuse en persan.

Revenu en Iran, il a connu un succès remarquable avec « Les Locataires » en 1987, suivi de « Hamoun » en 1990, une comédie noire explorant la vie d’un intellectuel angoissé par son divorce et les avancées technologiques dans un Iran en pleine transformation. Au cours de la décennie suivante, il a réalisé des portraits de femmes à travers des films tels que « Sara, » « Pari, » et « Leila, » ce dernier étant un mélodrame mettant en vedette l’actrice Leila Hatami, abordant le thème de la stérilité et du mariage polygame.

Dariush Mehrjui a clairement défini sa vision artistique en s’inspirant d’Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni. Il a insisté sur le caractère politique de chaque œuvre tout en évitant de les transformer en outils de propagande. Ses films, souvent récompensés, ont été présentés en 2014 au Forum des Images à Paris lors d’un hommage en sa présence. L’industrie cinématographique mondiale pleure la perte de cet illustre cinéaste et de sa femme, une tragédie qui soulève encore de nombreuses questions sans réponses.

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