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Après Cannes, «Anatomie d’une chute» rafle six récompenses à la 49e cérémonie des César

le Cinéma français à l’honneur

Le film Anatomie d’une chute, déjà récompensé au Festival de Cannes en 2023, a continué à rafler les prix en sortant grand gagnant de cette 49e cérémonie des César avec six récompenses dont celles du meilleur film et de la meilleure réalisatrice pour Justine Triet. Une cérémonie surtout marquée par le discours coup de poing de l’actrice Judith Godrèche, devenue figure de proue du #MeToo du cinéma français.

«Etre la deuxième femme de l’histoire à recevoir le César», après Tonie Marshall en 2000, «c’est un peu flippant et génial à la fois, ça donne de l’espoir pour la suite. On l’espère très fort en tout cas», a lancé Justine Triet en recevant le meilleur prix pour la réalisation du grand vainqueur de la soirée, Anatomie d’une chute, qui était nommé dans onze catégories. Au total, six César pour le long-métrage, déjà récompensé de la Palme d’Or à Cannes en 2023 et en lice pour les Oscars avec cinq nominations. Ce vendredi 23 février, pour la 49e cérémonie des César, le film a donc décroché le prix du meilleur scénario, du meilleur montage, de la meilleure réalisation, ainsi que du meilleur film. L’actrice allemande, Sandra Hüller, qui incarne le personnage principal accusé du meurtre de son mari dans Anatomie d’une chute, a remporté le César de la meilleure actrice, tandis que le César du meilleur acteur dans un second rôle a été décerné à l’acteur Swann Arlaud pour son rôle d’avocat. Autre favori avec 12 nominations : Le règne animal de Thomas Cailley qui est reparti avec cinq prix.

L’actrice Judith Godrèche ovationnée
Tout au long de la soirée, l’on retient en particulier les hommages rendus aux femmes ainsi qu’aux victimes de violences sexuelles. Ovationnée debout par les représentants d’un cinéma français accusé d’avoir pendant des années couvert les violences, l’actrice Judith Godrèche a fait son entrée sur la scène de l’Olympia. Devenue le fer de lance de la dénonciation des violences sexuelles dans le cinéma français, cette dernière a dénoncé le «niveau d’impunité, de déni et de privilège» dans le milieu du cinéma français. «Pourquoi accepter que cet art qui nous lie soit utilisé comme couverture pour un trafic illicite de jeunes filles ?», a interrogé dans un discours poignant, celle qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques pendant son adolescence. «Il faut se méfier des petites filles. Elles touchent le fond de la piscine, elles se cognent, elles se blessent, mais elles rebondissent», a poursuivi l’artiste, dans un silence d’émotion. En outre, la réalisatrice Justine Triet a de son côté dédié son prix «à toutes les femmes […] à celles qui réussissent et celles qui ratent, celles qu’on a blessées et qui se libèrent en parlant, et celles qui n’y arrivent pas». A noter également que de façon tout aussi symbolique, l’Académie a remis son tout premier prix en début de soirée, le César de la meilleure actrice dans un second rôle, à Adèle Exar­chopoulos, pour Je verrai toujours vos visages, où elle interprète une jeune fille victime d’inceste.

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