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« Les Tambours du Sénégal : Un Patrimoine Musical aux Mille Rythmes »

Au Sénégal, les tambours résonnent depuis des générations, rythmant l’histoire riche de ce pays. À travers les âges, ces instruments de percussion ont évolué, changeant de noms et de significations, mais restant toujours au cœur de la culture sénégalaise. Découvrons l’histoire fascinante des tambours sénégalais, autrefois appelés « lamb » et « junjung, » dont l’importance est inestimable.

À l’époque des rois, les tambours, alors appelés « xiin, » étaient utilisés pour glorifier et galvaniser les dirigeants. Les Sérères furent les premiers à adopter cet instrument, avant que les Wolofs ne suivent leur exemple. Doudou Ndiaye Rose, regretté tambour major, souligne cette transition culturelle. Mor Diop de Bargny confirme également que les Sérères sont à l’origine du tam-tam, l’utilisant dans diverses cérémonies telles que les mariages, les deuils, les fêtes des récoltes et les luttes.

Dans la région du Sine, une rencontre clé eut lieu entre Sounkaré Mandé et Loule Diom, un chasseur et guérisseur de Loule Sessène. Ensemble, ils conçurent le tout premier tam-tam, baptisé « ndouloup. » Mesurant entre 3 et 4 mètres de long, il était suspendu à un échafaudage pour une meilleure résonance. Les villageois l’utilisaient pour appeler le propriétaire en chantant : « Sounkaré Mandé wo’o na cungeel » en langue sérère.

Le « ndouloup » a été le précurseur du « ndouloup de Maad, » géré par la famille Sène et appelé « mbinonguérane. » Ce premier tam-tam était si imposant qu’il n’était pas accessible à tous.

Aujourd’hui, de nombreuses variantes de tambours existent, dont le « sabar, » le « lamb ou thiol, » le « gorong tal mbate, » et le « mbën mbën » (anciennement « hëb hëb »). Les noms ont évolué avec le temps, et les appellations actuelles sont principalement sérères. Lorsqu’un roi entendit pour la première fois le son du « gorong, » il demanda qu’il l’accompagne matin et soir. Depuis, il est appelé « lam » dans le Sine.

Dans la région principalement habitée par les Sérères, on trouve également « le bal, » « le toungouné, » et « le hour, » un instrument en bois similaire au « bombolong » diola.

La création du « xiin » est également attribuée aux Sérères, apparaissant sous le règne de Mbegane Ndour grâce à Paaro Mbadje Ndiaye. « Xiin » signifie « bruit assourdissant, » ce qui caractérise le rythme sénégalais, originaire du Sine. Les premiers instruments et griots ont vu le jour dans cette région.

À une époque, les tambours étaient bien plus que des instruments de divertissement. Ils servaient à la communication, permettant d’appeler la population en cas de besoin royal ou d’annoncer des deuils. Chaque rythme avait un sens particulier, variant en fonction de l’événement, de la communauté ethnique, voire même de la région.

Chez les Lébous, communauté de pêcheurs sénégalais, les tambours ont une fonction thérapeutique. Lors des « ndëpp, » utilisés pour soigner les malades, les « sabars » sont joués avec sept « galagne » en prononçant le nom du djinn du malade. De plus, les Lébous croient que battre le tam-tam avant de partir en mer chasse les mauvais esprits, portant ainsi chance.

De nos jours, les tambours du Sénégal sont un élément essentiel de son identité culturelle, résonnant à travers l’histoire et la diversité ethnique du pays.

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