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PERTES ET DOMMAGES DUS AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES : LE SÉNÉGAL DÉCLINE SA FEUILLE DE ROUTE


Des réponses concrètes sont attendues face aux changements climatiques
Le Sénégal est en phase d’élaborer une feuille de route nationale sur les pertes et dommages liés aux changements climatiques. Les acteurs sont en conclave de deux jours depuis jeudi 12 septembre pour apporter des solutions face aux défis actuels relatifs au réchauffement climatique.

Il n’est plus à démontrer que les changements climatiques sont une réalité. Face à cette situation, l’adaptation peut être une solution, mais montre souvent des limites. C’est ce qui ressort du premier jour de travaux d’élaboration de la feuille de route nationale sur les pertes et dommages liés aux changements climatiques.
En effet, le ministère de l’environnement et de la Transition écologique tient un atelier de deux jours pour définir des stratégies claires pour faire face aux défis liés aux changements climatiques.
Selon Madame Madeleine Diouf Sarr, les répercussions négatives du changement climatique sont considérables et particulièrement visibles au niveau des pays vulnérables comme le Sénégal. Elle estime que cette problématique est à inscrire dans les politiques en matière de climat et interpelle toute la communauté internationale.


« La question des pertes et dommages est une question d’actualité qui a mis du temps à s’installer au niveau des négociations sur les changements climatiques et à la suite des questions de l’adaptation. La problématique des pertes et dommages dus aux changements climatiques s’impose à nous. Et toute la discussion consistait à faire la différence entre les pertes et dommages et l’adaptation. Ce processus a beaucoup été animé par les États insulaires, es pays qui sont dans les océans, qui voient la mer monter et voient les dégâts du réchauffement climatique qui est entrain de faire au niveau de leurs communautés, au niveau de leur pays, voire même la disparition de leurs pays. Cela a amené à dire est ce que l’adaptation peut régler cela, et des pays ont porté plainte aux nations u27nies pour dire qu’à cause du changement climatique, nous sommes entrain de disparaître et qu’il est nécessaire que ceux qui sont la cause de la disparition de nos pays, de nos communautés soient poussées à compenser », a affirmé la directrice de la transition écologique et des financements verts.


Dans son allocution, la conseillère genre et inclusion sociale au niveau du réseau mondial du Plan national d’adaptation, la qualité de leur collaboration avec la partie senegalaise permet de prenere en compte de manière efficiente les préoccupations en matière de pertes et dommages.
« Le sujet est monté depuis de nombreuses années dans les négociations climatiques, ça fait plus de vingt ans qu’il y est discuté et que est inscrit officiellement depuis 2010 dans les négociations. C’est un plaisir d’accompagner cette réflexion, de donner un petit peu les moyens à l’équipe du ministère de l’environnement et de la Transition écologique pour animer ce processus participatif pour discuter avec vous ce qui devrait être dans cette feuille de route pour les pertes et dommages. Cela ne va pas remplacer le plan national d’adaptation mais elle va vraiment aider à le compléter, à faire en sorte qu’il soit le plus efficace et concis possible », a précisé la chargée du programme d’appui sur le PNA au Sénégal.

Venue représenter le ministre de l’environnement et de la Transition écologique à la cérémonie d’ouverture de l’atelier, Mame Sana Diop Dieng est revenue sur les effets du changement climatique qui affecté toute la planète et qui si aucune synergie d’actions n’est entreprise laisse envisager des lendemains incertains.
« Le rapport d’évaluation du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat met en garde sur le fait que certains écosystèmes ont atteint leurs limites d’adaptation et que leurs pertes et dommages liés aux changements climatiques ne feront qu’augmenter avec la montée des températures. Il est donc impératif de renforcer la résilience de nos systèmes naturels, de planifier à long terme et d’investir massivement dans l’adaptation et la gestion des risques et catastrophes. Ces actions nous permettront de repousser les limites et de minimiser les pertes et dommages subis », a relevé la conseillère technique du ministère de l’environnement et de la Transition écologique.
Mieux poursuit-elle, « des recherches ont conclu qu’à long terme, davantage de personnes seront touchées par des événements à évolution lente que par des événements à évolution rapide. On a l’exemple de l’élévation du niveau de la mer qui illustre bien la dimension mondiale de ce phénomène. Et malheureusement le Sénégal en paie les frais. Il en a payé les frais il y a quelques semaines à Bargny. » .

Mme Dieng considère que la justice climatique doit faire partie intégrante des politiques publiques afin de protéger les communautés vulnérables.
« Même si le réchauffement est limité à 1.7°C, le niveau des mers augmentera de 2 à 3 mètres au cours des prochaines années. Ce niveau augmentera de 2 à 6 mètres si le réchauffement est limité à 2°. Ainsi il va s’en dire que l’élévation du niveau de la mer entraînera de plus en plus de pertes et des dommages économiques considérables. […] Il est donc de notre devoir de protéger ces populations et de veiller à ce que la justiceclimatique soit au cœur de nos activités. Les pays en développement et les petits États insulaires en développement confrontés à des risques existentiels tels que l’élévation du niveau de la mer doivent bénéficier de mécanismes de soutien adéquat », soutient-elle en guise de plaidoyer.

La conseillère technique du METE a aussi réaffirmé l’engagement des autorités étatiques à faire face aux défis les plus pressants de l’heure et en particulier les changements climatiques.
« La vison du Chef de l’État SEM Bassirou Diomaye Faye, un Sénégal résilient et prospère s’articule autour de l’axe prioritaire du changement climatique. A cet effet, notre pays s’est engagé à mettre en place des solutions concrètes pour protéger nos communautés, nos écosystèmes et nos moyens de subsistance. Cette feuille de route s’inscrit dans cette dynamique en mettant en avant des actions fortes pour répondre aux pertes et dommages tout en assurant un avenir sûr pour les générations futures », a avancé Mme Dieng Sana Diop.


Dans son intervention, le vice-président du comité national sur les changements climatiques à rappelé l’importance de ce troisième pilier des processus de négociation pour le climat ayant abouti à la création d’un fonds sur les pertes et dommages. Selon lui, même si le fonds n’est pas encore disponible, il convient à chaque pays notamment le Sénégal de se préparer.
« Les ajustements sont toujours entrain d’être menés pour pouvoir définir les modalités de gestion mais aussi de fonctionnement de ce fonds là. Donc en attendant que les parties s’accordent sur les questions de fonctionnement et de gestion sur les aspects conceptuels, il devient donc urgent pour le pays de pouvoir se préparer », a indiqué Boubacar Fall.
Sur la notion de pertes et dommages, le représentant du COMNACC préconise de définir et d’uniformiser une position claire du Sénégal face à cette problématique. » Il faut d’abord se préparer, s’armer d’arguments à défendre nos positions afin de pouvoir accéder à ce fonds là. Et cet atelier vient à son heure dans la mesure où au delà de la feuille de route, ça va nous aussi permettre de mieux préparer, sensibiliser la partie nationale sur cette question là et de pouvoir s’accorder sur ce qu’on entend par pertes et dommages.
D’après Boubacar Fall, l’adaptation permet certes de réduire la vulnérabilité, mais peut avoir deux limites : les limites dures et les limites souples.
« Les limites dures, c’est quand on atteint un niveau de réchauffement où les répercussions du climat, quelques soient les moyens dont on dispose ne pourront pas faire face aux conséquences. Donc là, on bascule vers des pertes ou des dommages parce qu’on ne pourra pas s’adapter. Les limites souples c’est qu’on dispose d’options, mais on ne pourra pas les mettre en œuvre pour défaut de moyens financiers ou de compétences avérées. Donc il va falloir qu’on se prépare déjà à ces pertes et dommages pour pouvoir mieux les apprécier au niveau national et disposer d’une feuille de route qui va nous permettre d’aborder cette question là », a fait savoir le vice président du COMNACC.
A noter que le Comité national sur les Changements climatiques (COMNACC) est un organe, de coordination, de concertation, de formation, de sensibilisation, de gestion et de suivi des différentes activités identifiées dans le cadre de la mise en œuvre de Convention Cadre des Nations unies sur les Changements climatiques et ses instruments juridiques additionnels.

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