« Le Film ‘Sira’ : Une Ode aux Relations Cinématographiques Africaines et un Message d’Espoir »
Le jeudi dernier, au cinéma Pathé Dakar, le film « Sira » de la talentueuse réalisatrice burkinabè, Apolline Traoré, a ouvert une nouvelle ère dans les relations cinématographiques et culturelles entre les pays africains, déclarait Aboul Aziz Cissé, le secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica).
L’accueil chaleureux réservé à ce film s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, « Sira » est un bijou cinématographique, unanimement apprécié par les spectateurs. Ensuite, il symbolise un tournant majeur dans la manière dont les pays africains collaborent pour produire des films ambitieux, mettant ainsi fin à l’époque où les cinéastes africains étaient contraints de chercher du financement en Europe, principalement en France.
Aboul Aziz Cissé soulignait que les pays africains, bien que leurs ressources restent limitées, travaillent ensemble pour créer des opportunités permettant la réalisation de projets cinématographiques ambitieux. Cette évolution offre aux cinéastes africains la possibilité de raconter leurs histoires de manière authentique, touchant ainsi le cœur du public africain.
Le secrétaire permanent du FOPICA expliquait que c’est pour cette raison que l’État du Sénégal, en partenariat avec le Fopica, a participé à la coproduction de « Sira », un film réalisé par Apolline Traoré en collaboration avec le producteur sénégalais Souleymane Kébé. Cette collaboration marque une première depuis la signature d’un accord de coproduction entre le Sénégal et le Burkina Faso en janvier 2020.
Abdoul Aziz Cissé concluait en affirmant que des efforts considérables sont déployés pour élargir ces opportunités de coproduction, offrant ainsi aux cinéastes des conditions de travail plus favorables.
« Sira, » d’une durée de plus d’une heure, a été projeté en présence de l’ambassadeur du Burkina Faso, Jacob Ouédraogo, et de celui du Mali au Sénégal. L’ambassadrice de France s’est fait représenter.
Le film, produit en 2022 par la France, le Burkina Faso, l’Allemagne et le Sénégal, se concentre sur son héroïne, Sira, interprétée avec émotion par Nafissatou Cissé, une Burkinabè qui tient là son premier rôle au cinéma. Sira, malgré un enlèvement, des violences et une grossesse, triomphe des terroristes, montrant un incroyable instinct de survie.
La réalisatrice Apolline Traoré accorde une place prépondérante aux femmes dans son film, avec le personnage de la mère, incarnée par la Sénégalaise Nathalie Vairac, qui lutte pour les droits des femmes et exige d’être associée aux décisions importantes.
L’équipe du film a partagé les défis rencontrés lors du tournage dans le désert de la Mauritanie. « Sira » a déjà été récompensé, remportant l’Étalon d’argent au dernier Fespaco et le prix du public à la Berlinale en Allemagne. Il représentera le Burkina Faso aux Oscars du cinéma américain en 2024, un signe de la reconnaissance internationale du cinéma africain.