sunuculture

Le Choix de la Diversité

« L’Art du Corps Noir en Pleine Lumière à la Foire 1-54 »

Du 12 au 15 octobre 2023, Somerset House accueille la onzième édition de la Foire d’Art Contemporain Africain 1-54, créée par la Marocaine Touria El-Glaoui. Cette année, la foire met en lumière l’individu noir dans toutes ses dimensions, de la contrainte à la magnification.

L’œuvre intitulée « Seul face au monde, » présentée par la 193 Gallery, offre une vision saisissante d’un corps en apesanteur, évoluant dans un ciel saturé de couleurs pâles, avec un soleil blanc et des corps flottant dans des poses étranges. Cette création est signée de l’artiste ivoirien Pascal Konan et est exposée jusqu’au 15 octobre à Somerset House.

Cette édition de 1-54 révèle une tendance marquée à explorer et à célébrer le corps noir sous toutes ses formes. Les galeries exposantes proposent une variété infinie de représentations, allant des corps féminins et masculins aux corps amputés, colonisés, assumés, transformés, magnifiés, contraints, et bien d’autres encore. Les artistes contemporains explorent divers médias, de la peinture à la photographie, en passant par le collage, le tissage, le dessin et même la sculpture.

Cette profusion de représentations réalistes du corps noir peut être interprétée comme une tendance, influencée en partie par le succès de peintres tels que Lynette Yiadom-Boakye et Amoako Boaffo. Mais c’est aussi un acte de réparation, après des années d’exclusion du corps noir de l’histoire de l’art dominée par l’Occident. Aujourd’hui, l’individu noir s’affirme en tant que sujet et revendique fièrement son existence.

Certains artistes, comme Roméo Mivekannin, redonnent un regard à ceux qui ont été privés de celui-ci dans des œuvres qui réinterprètent des toiles célèbres de l’histoire de l’art. D’autres, tels que Stacey Gillian Abe et Giana de Dier, expriment la fierté, l’indépendance et la résilience du corps noir à travers la peinture. Ayogu Kingsley célèbre les grandes figures de l’histoire africaine dans sa série « Icons in the White House. »

Cependant, l’exploration du corps noir va au-delà de la simple célébration. Certains artistes remettent en question notre rapport au monde et à l’histoire, comme Amani Bodo avec sa « Leçon d’anatomie sur la croissance de l’Afrique » ou Ibrahim Bamidele en intégrant des personnages albinos dans des scènes bibliques. D’autres adoptent une approche plus douce, à l’instar de Leila Rose Fanner, qui représente des femmes à tête de fleurs dans des tableaux oniriques.

Malgré la diversité des approches, il est remarquable que l’exploration du corps noir reste empreinte de dignité et de respect, évitant les excès ou les provocations. Cette édition de la foire 1-54 se montre sage, voire politiquement correcte, en mettant en avant l’individualité, la dignité et la reconnaissance, plutôt que la sexualité ou la violence physique.

Au cœur de Somerset House, des artistes abstraits, comme Amine El Gotaibi, défient les stéréotypes associés au continent africain en illuminant la nuit avec des structures géométriques inspirées par la forme des graines de grenade. Ainsi, cette édition de la Foire 1-54 révèle un panorama diversifié et éclairant de l’art du corps noir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *