Biennale de Venise: Le Sénégal signe sa 1ère participation depuis 1960
Inédit. Depuis 1960, c’est la première fois que le Sénégal participe à la Biennale de Venise.
Après le Bénin, c’est au tour du Sénégal de présenter son premier pavillon national, sous le commisariat de l’historien et critique d’art Massamba Mbaye.
L’artiste Alioune Diagne, représenté par la Galerie Templon, a été choisi pour y exposer un ensemble de peintures et une installation. Un honneur pour ce fils de Kaffrine, formé à l’école des Beaux-Arts dont le style, si particulier, accroche au premier regard.
« Bokk Bounds », un appel à l’unité et à la cultivation des liens Son style, c’est le « figuro-abstrait. Cette technique qu’il a mise au point et qui lui permet de réunir dans une même œuvre l’abstrait et le figuratif. Une audace qui rend l’artiste particulier. Unique. Pour l’exposition de la 60e exposition d’Art Internationale – Biennale di Venezia qui se tient du 20 avril au 24 avril 2024, ce génie des pinceaux, a conçu un projet qui s’intitule « Bokk–Bounds ». Une réponse au thème de la Biennale Stranieri Ovunque – Les étrangers partout. En wolof, Bokk signifie « ce qui est partagé », « tenu en commun », désignant ainsi les liens familiaux, la parenté et la fraternité. Une sélection de peintures formant ensemble en mosaïque de quatre mètres sur douze appelle à l’unité et à la cultivation des liens.
Des migrations clandestines en Méditerranée à l’escalade de la pauvreté, l’épuisement des ressources, le racisme et la dépendance mutuelleÀ la Biennale de Venise, Alioune touche les maux les plus douloureuses de la société Sénégalaises. Ces maux qui tuent à petits feux. Des migrations clandestines en Méditerranée à l’escalade de la pauvreté, l’épuisement des ressources, le racisme et la dépendance mutuelle, des scènes poignantes émergent de ces œuvres, et mettent en lumière les catastrophes contemporaines se produisant dans l’indifférence internationale totale. Artiste qui aborde souvent le thème de l’émigration irrégulière, ce drame qui décime l’Afrique de sa jeunesse, l’artiste avait exposé sur ce thème à Paris, au mois de janvier. Il en parle sur les plateaux des télévisions européennes et décrit ce mal sur ces toiles. Un engagement qui participe grandement à la sensibilisation et qui permet, par la même occasion, aux européens de comprendre les motivations des jeunes à prendre les pirogues au péril de leur vie.
Alioune qui brille actuellement à Venise, continue son ascension. Après cette biennale, d’autres portes de la scène artistique mondiale l’attendent pour qu’il puisse faire exploser son art, un pure régale.
Avec Seneweb